" J'ai commencé un travail qui ne semble pouvoir être comparé à aucun autre, un élément d'histoire absent de toutes les histoires existantes : les réactions psychologiques du soldat, cet aspect de la guerre qui est le plus humain de tous. Et je crois que cela aidera à montrer la guerre comme elle est réellement, presque autant que l'histoire économique et sociale, quoique dans un champ plus restreint. Bien que je ne sois pas pacifiste, je suis persuadé que si les gens savaient ce que je sais de la guerre, ils ne seraient pas tentés d'entreprendre ce type d'aventure. "…
Les balles de fusil rentrent dans l'air comme dans du feutre. C'est un bruit mat. Encore des coups. On ne les a pas dénombrés, l'esprit n'est pas au calcul. Ils semblent trois fois plus nombreux. Les bombes tombent. Des femmes entassées dans un café poussent des cris de femme. C'est un bombardement.
Pendant les premiers mois de la Grande Guerre, Albert Londres est correspondant militaire sur le front français, l'occasion pour lui, selon une de ses formules qui restera célèbre, de " porter la plume dans la plaie "…
Le 11 octobre 1914, au Bois-des-Loges, le sous-lieutenant Julien Chapelant est fusillé pour reddition à l’ennemi. Blessé, la jambe fracturée, il est ligoté à son brancard pour pouvoir être maintenu debout face au peloton d’exécution. Cette affaire, qui a révolté l’opinion, a suscité une grande campagne en faveur de sa réhabilitation, soutenue par les associations d’anciens combattants et la Ligue des droits de l’Homme. Mais comment faire un récit honnête et impartial de cette affaire ? …