Tout commence un soir de janvier 1937, à Boston où le chef Dimitri Mitropoulos achève son deuxième séjour par la Symphonie en ut de Schumann. Invité à suivre répétitions et concert, l’étudiant Bernstein sent, au cours de l’Adagio espressivo, son « coeur éclater dans un mélange terrible de fierté et d’abattement ». Conçue au fond du gouffre, achevée au retour de la lumière en 1846, cette Symphonie no 2 le poursuivra longtemps. Bernstein chef d’orchestre est né par elle, commençons de même [CD I, 1-4]. L’influence de Mitropoulos ne s’arrête pas là. Une saison plus tôt, le chef grec avait soufflé Boston en dirigeant du piano le Concerto no 3 de Prokofiev, numéro de voltige que son admirateur reproduira en substituant Ravel à Prokofiev.
Finalement… après plus de quinze ans de silence depuis la sortie de son premier livre en anglais, "The Hathor Material", Tom Kenyon nous revient avec son ultime ouvrage pour le plus grand plaisir de ses lecteurs francophones. …
Le 3 juin 1959, Yves Klein donne une conférence à la Sorbonne : "L’évolution de l’art vers l’immatériel". Porte d’entrée idéale vers son œuvre et sa biographie, ce texte révèle les motifs constitutifs de son œuvre: le rituel, la couleur, le vide, le judo, le ciel et le feu… Au-delà de la provocation et la performance, il élabore une théorie autant poétique que spirituelle d’un art sans limites, à l’instar du travail d’un John Cage sur le silence. …