La Grande Guerre - on l'appelle ainsi dès 1915 - constitue un événement qui non seulement résiste au temps mais bénéficie aujourd'hui d'un vif regain d'intérêt. Pourtant, il s'agit là d'un conflit dont on célébrera dans une dizaine d'années le centenaire du sinistre déclenchement. Ainsi, loin d'être reléguée aux archives de la mémoire collective, la Première Guerre mondiale continue d'être présente, au sensplein du terme, dans les sociétés occidentales contemporaines. Les changements d'orientation des recherches historiennes participent de cette étonnante " survie " historique …
Le 22 septembre 1984, le président de la République François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl accomplissent un geste très fort en se recueillant, main dans la main, devant des tombes de combattants à Verdun. Cette image magnifique nous rappelle alors en France que la Grande Guerre ne doit plus être uniquement « française ». Presque 25 ans plus tard, deux historiens, un Français et un Allemand, nous proposent une vision franco-allemande d’une guerre qui a été qualifiée de mondiale, d’européenne mais qui fut surtout une guerre franco-allemande. …
La grande synthèse attendue.
La guerre de 1914-1918 ouvre tragiquement le XXe siècle, souvent nommé le " siècle de la guerre ". Mais ce conflit n'a pas soudainement éclaté à l'été 1914 pour s'interrompre tout aussi brutalement en 1918 : il s'inscrit mentalement dans des comportements issus d'un long XIXe siècle, tout autant qu'il innove et ouvre la voie aux affrontements du XXe siècle. …
Des historiens interrogent le monde de l'après-1918 : pays vainqueurs, pays vaincus, pays libérés (Belgique, Roumanie, Yougoslavie), pays engagés dans de nouveaux conflits, civils ou territoriaux (Russie, Pologne, Turquie, Grèce) et colonies. Cette histoire est celle d'une démobilisation : démobilisation des combattants, mais aussi démobilisation culturelle des sociétés. …
Petit-fils du général Giraud, l'auteur évoque le quotidien d'un jeune officier (alors capitaine, puis commandant), semblable à des milliers d'autres, les ressorts de la détermination qui les anima pendant la Grande Guerre. …
Les religions se sont largement impliquées dans la Grande Guerre. Leurs responsables, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou juifs, ont accompagné toutes les dimensions du conflit : de la légitimation de la guerre au soutien à la mobilisation des peuples belligérants, en passant par la charité à l’égard des victimes, voire des appels à la paix. Or, jusqu’à présent, aucun historien n’avait traité ce thème à l’échelle du monde en guerre, un défi que Xavier Boniface a relevé. …
«Longue, douloureuse, meurtrière, la Grande Guerre vit s'entre-tuer des millions d'hommes qui, la veille encore, juraient "guerre à la guerre". Ils furent les frères d'armes de ceux qu'ils accusaient d'être des militaristes, des chauvins, des bellicistes ; et également des millions d'autres qui firent la guerre par devoir ou encore sans trop savoir pourquoi. …