Qui mieux que Boris Cyrulnik et Boualem Sansal aurait pu écrire ce livre à deux voix, où l’histoire de l’Algérie est dépeinte comme une de ces entreprises humaines qu’on ne comprend qu’en mesurant le rôle structurel de la violence dans les sociétés ? Loin des discours officiels, parfois sans ménagement, ils invitent à redécouvrir l’Algérie et les Algériens, la manière dont ils ont mené ou subi leur histoire, fabriqué leurs héros, conquis leur indépendance – pour le meilleur et pour le pire, entre terrorisme et résistance, fanatisme et corruption, violence et soumission. …
A partir d'un dialogue fictif entre un vieux sage et un jeune journaliste, une réflexion sur l'histoire et l'état de la langue française, sur sa place dans la formation d'une culture et d'une identité nationales ainsi que sur les moyens possibles pour protéger sa richesse contre les effets de la globalisation. …
"La parole de Dieu est une, elle tourne inlassablement dans l'univers, d'un infini à l'autre, créant vie et mouvement, mais l'homme, cette glaise imparfaite, entend mal, il faut tout lui répéter, encore et encore. C'est la mission des prophètes et leur liste ne sera jamais close. C'est ce que je comprenais de mes précepteurs."…
"Je plaisante, je plaisante, mais la situation est affreusement désespérée. L'affaire était louche dès le début pourtant, l'ennemi n'est pas tombé du ciel, il sortait bien de quelque trou, verdammt, un enfant l'aurait compris. Quand avons-nous cessé d'être intelligents ou simplement attentifs ?" …
L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, "délégué" de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Mais un homme, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur un peuple de renégats qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion.
Le courage et la clairvoyance : à ces deux vertus, la Revue Des Deux Mondes consacre son numéro de mars 2023, à la faveur d’abord, d’un entretien exclusif de l’écrivain algérien, Boualem Sansal, accordé à Franz-Olivier Giesbert, puis de la publication d’une interview inédite de Simon Leys, pourfendeur de la « maolâterie » qui dans les années 1970 et 1980, ensorcela l’intelligentsia. …