Nous avons changé d'époque : l'éventualité d'un bouleversement global du climat s'impose désormais. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques, inégalités sociales croissantes ne sont plus des problèmes pouvant être traités de manière isolée. Le réchauffement climatique a des effets en cascade sur les êtres vivants, les océans, l'atmosphère, les sols. Il ne s'agit pas d'un " mauvais moment à passer " avant que tout redevienne " normal "…
Opposer les scientifiques à un " public prêt à croire n'importe quoi " – et qu'il faut maintenir à distance – est un désastre politique. " Ceux qui savent " deviennent les bergers d'un troupeau tenu pour foncièrement irrationnel. Aujourd'hui, une partie du troupeau semble avoir bel et bien perdu le sens commun, mais n'est-ce pas parce qu'il a été humilié, poussé à faire cause commune avec ce qui affole leurs bergers ? Quant aux autres, indociles et rebelles, qui s'activent à faire germer d'autres mondes possibles, ils sont traités en ennemis. …
Depuis qu'elles existent, les sciences dites exactes se prétendent différentes des autres savoirs. Comment comprendre cette prétention ? Faut-il, à la manière des épistémologues anglo-saxons ou de Karl Popper, tenter d'identifier les critères qui la justifient ? Peut-on, suivant le modèle nouveau des études sociales des sciences, y voir une simple croyance ? Ce livre propose un dépassement fructueux de l'opposition. …
Le compromis qui a longtemps assuré aux chercheurs le minimum d'indépendance est mort. L'économie de la connaissance est dépendante des intérêts privés. Un plaidoyer pour la "slow science" auquel répond, à un siècle de distance, un brillant pamphlet de W. James. …
Les auteurs débattent d'un anticapitalisme pragmatique. Ils comparent le capitalisme à un système sorcier, c'est-à-dire un système qui s'invente en permanence et offre des alternatives infernales telles que "la demande d'une augmentation de salaire favorise la délocalisation et le chômage"…