Tango Argentin

L’album « Quarteto Gardel » (Bretelles Prod/L’Autre Distribution) rassemble autour de l’accordéon de Lionel Suarez, la trompette d’Airelle Besson, le violoncelle de Vincent Segal et les percussions de Minino Garay couverture de l'album "Quarteto Gardel" de Lionel Suarezqui donne aussi de la voix sur un titre.

The title of this album can be understood in different ways and lends itself to wordplay. Entertainment comes first, according to the literal translation of the Spanish diversión. And indeed, the works are at least partly intended to be light-hearted and relaxed. Nevertheless, the lightness of the French composer Olivier Penard's music is almost illusory or merely a detour, because behind a diverse language there is music of serious, sometimes tragic expressivity, carried by an intense dramaturgy. As in the "Concert Argentin" with tango, jazz and milonga, but with the tragic life of Eva Perón at its center.

Tel un illusionniste échappé d’une nouvelle de Jorge Luis Borges, Daniel Melingo revient ici avec sa voix, sa clarinette et son théâtre. Écouter cet Anda, c’est comme savourer un film de Fellini les yeux fermés, s’immerger dans un cabaret sonore conçu comme une suite de tableaux baroques et fous. Avec cette cuvée 2016 de Melingo, le tango des origines s’y régénère, un peu comme si le grand Carlos Gardel était au centre d’une fiction rock’n’roll, avec une galerie de personnages où Satie et Gainsbourg sont quelques-uns des fantômes convoqués par l’acteur - poète argentin… Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette exubérance poétique qui ne ressemble à aucune autre.

Dans ce texte sensuel, Belinda Cannone déploie, à partir de la danse, une superbe poétique du lien et de la relation. Une poétique qu'elle condense en un mot aux mille échos : l'embrassement.

Lorsque Dorita, la tyrannique femme d'Octavio, succombe dans un hôtel marocain où le couple passait des vacances, c'est pour lui un mélange de panique et de soulagement. Il est débarrassé de sa harpie, mais ne va-t-on pas l'accuser de meurtre ? Tandis qu'il se pose ces questions en éclusant des vodkas, Soldati, un Argentin chanteur de tango amateur, vendeur de glaces dans le désert et escroc à ses heures, déboule dans sa vie. Ensemble, ils croiseront la réincarnation de Carlos Gardel bien décidé à éliminer Julio Iglesias qui ose interpréter ses tangos, mais aussi une équipe de cinéma qui a perdu le nord, un réalisateur qui tourne un film sans pellicule, une bande de tueurs boliviens, un prix Nobel qui n'a jamais écrit un seul livre, des hippies figés dans le temps et des footballeurs planants… Octavio, brave type introverti, flanqué de ses étranges compagnons, va se révéler un autre homme…

Dix ans après la conception du projet Odisea Negra, Simone Rubino et Eduardo Egüez à la tête de l'Ensemble la Chimera se retrouvent pour donner vie à un nouveau voyage qui réunit deux mondes, à première vue, stylistiquement éloignés mais unis par une technique de composition ancienne : le contrepoint.Johann Sebastian Bach comme Astor Piazzolla sont deux maîtres de la polyphonie, et ils sont représentés ici par Simone Rubino et son italianisme (n’oublions pas que l’Italie a immensément inspiré le style de Bach). Par ailleurs, Eduardo Egüez partage avec Piazzolla sa ville natale : Buenos Aires.Ensemble, Simone Rubino et Eduardo Egüez offrent un bouquet de merveilleuses pièces des deux auteurs : citons le Concerto brandebourgeois n° 3 BWV 1048, le Concerto pour violon en mi majeur BWV 1042 (dans lequel Simone tient la partie du violon solo) pour Bach ; Fuga y Misterio, Oblivion ou Verano Porteño pour Piazzolla. Le programme comprend également une fugue dans le style tango composée par l'Argentin Leonardo Teruggi, contrebassiste de l'Ensemble La Chimera.